Aurélien , 03/03/2019

Au début, j’ai cru à une blague ! Un enterrement de vie de collègue ou un truc du genre…C’est la mode d’inventer des concepts.

 

L’indice était bref et énigmatique : « vivre une immersion à travers le sport de Harry et Hermione ». Je vous laisse imaginer les blagues et sous-entendus des collègues… 

 

Nous avions rendez-vous jeudi à 17H30 sur une grande esplanade du bois de Vincennes. Joggings et baskets de rigueur. De grands cerceaux segmentaient un terrain, recouvert de ballons de différentes tailles. Des dizaines de « balais » (en réalité des bâtons) attendaient que nous les enfourchions.

 

Nous allions participer à une initiation de Quidditch !

 

Qui-quoi ?? Quidditch, le sport du célèbre sorcier Harry Potter et développé tel une réelle pratique sportive par plusieurs clubs dans toute l’Europe.

 

Le principe ? 2 équipes de 7 joueurs chevauchant des balais. L'objectif : marquer le plus de buts et attraper une balle magique, le vif d'or. Les buts sont constitués d'anneaux placés au sommet de grands poteaux. Il y en a 3 de chaque côté du terrain, chacun d'une hauteur différente. Ils sont placés dans une zone de but où seul le poursuiveur en possession du « souafle » (un autre ballon rouge vif) peut entrer. Au cas où l’un des deux camps réussit à subtiliser le « vif d’or », alors c’est la fin de la rencontre et la victoire.

 

La réticence, comme toute activité, se fit ressentir dans les premières minutes. La peur d’un effort sportif trop intense... L’appréhension de ne pas se prendre au jeu… Nous n’aurions jamais imaginé une telle addiction…

 

L’initiation se déroule en 3 étapes. Une première partie durant laquelle on nous enseigne les règles. Il y en a tellement… Elles sont passionnantes et vraiment ludiques. Un petit footing sur quelques mètres puis nous découvrons les différents ballons.

 

La deuxième partie est basée sur l’entraînement et les premières passes. Une session a particulièrement diverti notre équipe. Une balle de tennis dans une chaussette (en réalité le « vif d’or ») est accrochée à la partie arrière de notre pantalon. En duo, chacun doit tenter d’arracher le précieux à celui qui lui fait face. Facile comme ça. Impossible en vrai. Sauf pour notre fameuse Charlène qui s’arrachant de mon marquage réussi, après seulement deux essais, à subtiliser l’objet convoité à notre DRH qui, lui, ne fera jamais du Quidditch sa nouvelle passion…

 

La 3ème partie de l’activité, c’est l’apothéose : le match ! Contre l’Equipe de France de Quidditch ! Oui, oui il existe bien une équipe nationale, et c’est elle qui s’entraînait juste à côté de nous depuis le début. Nous ne leur prêtions aucune attention, tellement concentrés sur nos efforts et progrès ! Maintenant, nous allons les battre ! Nous nous motivons les uns les autres. Je sors de ma réserve habituelle pour hurler à tous, le nom de notre entreprise suivi d’un « Champion du monde ! » motivant et revigorant. Le slogan est repris dans la foulée et chacun se place à son poste sur le terrain. Prêts à en découdre. 

 

Je ne vous ai jamais parlé de Zinedine ? L’informaticien de l’équipe. Discret, timide, solitaire… Lors de la sortie « Lancer de Haches » (voir le débrief ici), il s’était distingué par le fait de n’avoir jamais touché la cible… en 6 essais. Positionné à côté de moi sur le terrain, il n’a pas dit un mot depuis le début de l’activité. Je remarque pourtant un regard inhabituel. Les yeux fixés sur le ballon, une fureur de victoire s’y ressent. Etonnant ! 

 

Le match dure une vingtaine de minutes. Coup pour coup, une égalité presque parfaite. Bien sûr que l’Equipe de France est plutôt clémente malgré notre sur-motivation. Mais la 23ème minute marquera ma journée et ma vision de mon petit Zinedine, à qui je me rends compte n’avoir que trop peu parlé.

 

Le jeu se déroule sur la partie gauche du terrain. Je m’y précipite. Une ombre manque de me percuter de plein fouet. J’échappe à un choc qui s’annonçait violent. C’est Zinedine qui, pris d’une frénésie dont j’ignore la raison, se transforme en Usain Bolt. Un véritable sprint vers un joueur seul à l’autre bout du terrain.

 

Puis, son corps se jette dans le vide tel un rugbyman aplatissant un essai. Ses bras se tendent, et agrippent l’arrière du short du joueur qui n’a même pas le temps de comprendre le fait de jeu subi. Zinedine, vient d’identifier le « Vif d’Or » et, incroyable, de réussir à le subtiliser à son propriétaire.

 

Toute l’équipe est interloquée par ce qui sonne la fin du jeu et la victoire de notre groupe sur l’équipe de France… grâce à notre collègue dont nous ignorions presque la présence il y a encore 20 minutes. Zinedine Président ! Comme une envie de l’inscrire sur l’Arc de Triomphe tiens… Quel plaisir de le voir jeter ses bras vers le ciel en y hurlant sa victoire. Une sacrée expérience dont nous nous rappellerons... 

 

La photo de groupe est obligatoire. Nous immortalisons le moment, balais entre les jambes, souafles et vif d’or en mains. Le « Cheese » est remplacé par le nouveau cri de la victoire qui nous suivra certainement au bureau durant de long mois « On est champion du monde ! »

 

A quand la prochaine sortie chef ?

 

Je vous rappelle qu’ils m’ont fait lancer des haches, enfourcher un balai… le mois prochain, je pense finir sur la lune ! Désormais, je ne douterais plus de rien.

 

    Je suis prêt à tout.